IA et féminisme: des enjeux mondiaux .
-
IA et féminisme : enjeux et combats en France, en Europe et aux États-Unis et visions d'avenir.
L’intelligence artificielle (IA) cristallise autant d’espoirs que de craintes pour l’égalité de genre. En France, en Europe et aux États-Unis, les initiatives féministes cherchent à corriger les biais sexistes des algorithmes, à renforcer la place des femmes dans ce secteur stratégique et à garantir que ces technologies servent l’émancipation plutôt que la discrimination.
France : éducation, politiques publiques et lutte contre les stéréotypes
En France, les femmes ne représentent que 22 % des professionnel·les de l’IA et 20 % des effectifs des écoles d’ingénieurs
[1]. Cette sous-représentation s’explique par des stéréotypes de genre persistants, orientant les filles vers des filières littéraires ou paramédicales plutôt que scientifiques[2][1].
Pour y remédier, le Pacte pour une IA égalitaire propose des actions concrètes :
- Sensibiliser les conseiller·es d’orientation aux biais de genre dans le numérique[2].
- Inciter les filles à choisir la spécialité « Numérique et Sciences Informatiques » au lycée[2].
- Lutter contre le sexisme dans les écoles et entreprises tech, via des campagnes de prévention[2].
Les pouvoirs publics agissent aussi : le colloque « Femmes et IA : briser les codes » (2025) a souligné la nécessité de formations inclusives et d’algorithmes équitables[1]. Par ailleurs, l’IA est perçue comme un outil potentiel pour automatiser des tâches administratives genrées et mesurer les inégalités (ex : temps de parole médiatique)[3]. D'ailleurs, les premières "victimes" de la généralisation de l'IA seront certainement les femmes, traditionnellement affectées à des tâches administratives de peu de valeur ajoutée selon les expressions économiques et financières courantes.
[1]. Par ailleurs, l’IA est perçue comme un outil potentiel pour automatiser des tâches administratives genrées et mesurer les inégalités (ex : temps de parole médiatique)[3]. D'ailleurs, les premières "victimes" de la généralisation de l'IA seront certainement les femmes, traditionnellement affectées à des tâches administratives de peu de valeur ajoutée selon les expressions économiques et financières courantes.Europe : entre progrès structurels et limites persistantes
En Europe, les femmes occupent 26 % des métiers de l’IA, un taux supérieur à la moyenne mondiale (22 %) mais encore faible[4][5]. L’UE mise sur des initiatives transversales :
[4][5]. L’UE mise sur des initiatives transversales :- AI4All, programme éducatif pour former des lycéennes issues de milieux défavorisés[6].
- Recommandations du Conseil de l’Europe pour intégrer l’égalité dans les systèmes d’IA et lutter contre les deepfakes sexistes[7].
- Partnership for AI, co-dirigé par Terah Lyons, pour promouvoir une gouvernance éthique[6].
Cependant, seules 29 % des responsables IA dans les entreprises sont des femmes, avec des disparités nationales (24 % en France contre 38 % en Italie)[5]. Les stéréotypes algorithmiques restent criants : en France, une IA non genrée associe spontanément « dirigeant » à un homme et « infirmière » à une femme[4].
[5]. Les stéréotypes algorithmiques restent criants : en France, une IA non genrée associe spontanément « dirigeant » à un homme et « infirmière » à une femme[4].États-Unis : un paysage contrasté, entre innovations et régressions
Aux États-Unis, les femmes représentent à peine 10 % des équipes IA de Google et 15 % de celles de Facebook
[6]. Leur exclusion s’aggrave sous l’effet de politiques hostiles à la diversité :- Réduction des financements pour des organisations comme Women in Machine Learning (WIML), cruciales pour la garde d’enfants ou les visas des chercheuses[8].
- Suppression de programmes inclusifs chez Meta, malgré des promesses de « réalignement » post-Trump[8].
Les conséquences sont lourdes :
- 96 % des deepfakes ciblent des femmes, comme l’affaire Taylor Swift en 2024[3].
- 80 % des emplois automatisables sont occupés par des femmes (vs 58 % pour les hommes), risquant d’accentuer les inégalités économiques[8].
- AI Now Institute (NYU), cofondé par Meredith Whittaker, analyse les impacts sociaux de l’IA[6].
- Ateliers gratuits pour lycéennes, organisés par Women in AI à Station F[6].
Conclusion : vers une IA féministe ?
En France, en Europe et aux États-Unis, le combat pour une IA inclusive repose sur trois piliers :
- Éduquer et former dès le plus jeune âge, en déconstruisant les stéréotypes.
- Imposer des quotas dans les instances décisionnelles (recherche, comités d’éthique).
- Légiférer contre les abus (deepfakes, discriminations algorithmiques).
Comme le résume Delphine Remy-Boutang (fondatrice de JFD) : « Plus de femmes dans l’IA signifie plus de performance et des technologies au service de tous »[9]. L’enjeu est de taille : éviter que l’IA ne reproduise les inégalités, mais devienne un levier d’émancipation.
Le paradoxe est que ce sont les femmes qui seront des hyper consommatrices de l'IA parce qu'elles sont, dans bien des domaines hyper consommatrices à commencer des réseaux sociaux; Elles le deviennent, du fait de leurs rôles multitâches, en générant un nombre de données produites par stimulation de leurs centres d'intérêt; des masses de données dont ont besoin les IA pour évoluer et ainsi stimuler d'autres consommateurs. Une boucle sans fin dont les sujets (personnes) deviennent des objets (données) pour des objets ( IA) élaborés par des sujets ( concepteurs).
Ne pas prendre en considération des aspects du féminin dans le traitement des données ou en limiter les champs d'intervention, est métaphoriquement, comme récolter du blé en triant les graines en fonction de leur teneur en sel sur la base d'une croyance erronée que le blé n'est intéressant qu'en fonction de ce critère. On peut littéralement mourir de faim avec ce genre de fausse donnée.
Si les femmes ne sont pas pleinement des actrices dans l'évolution et la production des IA, il y a fort à parier qu'elles développeront leur propre champ avec ou sans IA, comme l'Histoire nous le démontre, au nez et à la barbe des autres acteurs de production de l'IA. La femme est, plus que jamais, bien l'avenir de l'Homme; bien plus que l'IA parce qu'elle est et restera un sujet et non un objet, au contraire de l'IA et ses dérivés. Et parce que la Nature a horreur du vide, parions que nous aurons des IA féministes si les femmes ne sont pas pleinement associées au développement des IA.
[9]. L’enjeu est de taille : éviter que l’IA ne reproduise les inégalités, mais devienne un levier d’émancipation.Le paradoxe est que ce sont les femmes qui seront des hyper consommatrices de l'IA parce qu'elles sont, dans bien des domaines hyper consommatrices à commencer des réseaux sociaux; Elles le deviennent, du fait de leurs rôles multitâches, en générant un nombre de données produites par stimulation de leurs centres d'intérêt; des masses de données dont ont besoin les IA pour évoluer et ainsi stimuler d'autres consommateurs. Une boucle sans fin dont les sujets (personnes) deviennent des objets (données) pour des objets ( IA) élaborés par des sujets ( concepteurs).
Ne pas prendre en considération des aspects du féminin dans le traitement des données ou en limiter les champs d'intervention, est métaphoriquement, comme récolter du blé en triant les graines en fonction de leur teneur en sel sur la base d'une croyance erronée que le blé n'est intéressant qu'en fonction de ce critère. On peut littéralement mourir de faim avec ce genre de fausse donnée.
Si les femmes ne sont pas pleinement des actrices dans l'évolution et la production des IA, il y a fort à parier qu'elles développeront leur propre champ avec ou sans IA, comme l'Histoire nous le démontre, au nez et à la barbe des autres acteurs de production de l'IA. La femme est, plus que jamais, bien l'avenir de l'Homme; bien plus que l'IA parce qu'elle est et restera un sujet et non un objet, au contraire de l'IA et ses dérivés. Et parce que la Nature a horreur du vide, parions que nous aurons des IA féministes si les femmes ne sont pas pleinement associées au développement des IA.
⁂
Quelques sources de l'article
- https://www.actuia.com/actualite/femmes-et-ia-lintelligence-artificielle-reflete-les-biais-de-la-societe/
- https://www.laboratoiredelegalite.org/le-pacte-pour-une-intelligence-artificielle-egalitaire-entre-les-femmes-et-les-hommes/
- https://www.publicsenat.fr/actualites/societe/femmes-et-ia-lintelligence-artificielle-reflete-les-biais-de-la-societe
- https://www.reseau-lepc.fr/femmes-et-intelligence-artificielle-briser-les-stereotypes-faconner-lavenir/
- https://www.reseau-lepc.fr/le-saviez-vous-quel-est-le-pourcentage-de-femmes-dans-lia/
- https://usbeketrica.com/fr/article/l-avenir-de-l-intelligence-artificielle-appartient-il-aux-femmes
- https://www.coe.int/fr/web/north-south-centre/-/women-as-equal-partners-in-the-ai-revolution-a-call-for-gender-equality-in-the-digital-age
- https://information.tv5monde.com/terriennes/intelligence-artificielle-les-femmes-doivent-prendre-leur-place-2761792
Commentaires
Rédigez votre commentaire :
Les réactions des internautes
<% comment.content %>
<% subcomment.content %>